— Estelle ?
— Hein ?
— Je ne te sens pas présente…
De ses prunelles grises, Pierre la fixait pour l’inviter à finir la phrase mais Estelle laissa le silence s’infiltrer sans s’en apercevoir. Elle s’évaporait dans les volutes de fumée qui sortaient de sa tasse de café. Elle était ailleurs en effet et avec sa gentillesse beaucoup trop douce, Pierre semblait la dévisager. Elle répondit machinalement d’un lourd soupir avant de réaliser qu’il ne la lâcherait pas à si bon compte.
— Je suis juste fatiguée, c’est tout.
Piètre esquive. Ses pensées vagabondes serpentaient le long d’une sente auréolée de lumière qui menait vers celui qui occupait son esprit insoumis depuis quelque temps et elle n’avait par conséquent pas du tout l’intention d’infliger ce genre de pensées à son mari en donnant du poids à ce qui n’en avait pas, pas encore du moins.
— Estelle, tout va bien ?
Pourquoi insistait-il ? Le protéger de ses évasions allait prendre des allures de mission sacerdotale maintenant. Après plus de vingt ans quotidiennement ensemble, impossible d’évincer la question légitime. Embarrassée, elle répondit d’un simple signe de tête qu’il n’y avait pas lieu de s’en faire pour elle. Voilà qu’elle éludait encore.
Mais Pierre la regardait toujours, utilisant l’efficiente stratégie du silence de plomb. Cette fois, elle s’étira comme si elle n’avait pas assez dormi pendant la nuit. Cela aurait pu passer pour un compliment flatteur mais, clairement, dans ce faux-semblant elle lui refusait tout net la réponse qu’il attendait. Elle s’éloigna donc, pressée d’aller dans son bureau, emportant avec elle la tasse du café qu’ils prenaient d’habitude ensemble le dimanche après le déjeuner. Elle avait sa conférence à préparer, il le savait, alors fin de la discussion.
Parler aurait envenimé les faits. Les apparences étaient trompeuses, certes, il ne s’agissait pourtant que d’une promenade indocile, vaguement teintée d’érotisme parce que, deux mois auparavant, un de ses proches lui avait fait comprendre qu’il avait envie d’elle. Sur le moment, elle s’en était amusée, elle avait esquivé là aussi, mais au fil des heures les mots avaient poursuivi leur cheminement et, une fois qu’elle était rentrée chez elle, Estelle avait été troublée de constater que ce désir avoué à demi-mots lui plaisait, lui plaisait profondément. Il ne s’agissait pas là d’un bon roman d’amour mais de sa réalité. Dérangeant.
Dès lors, ses pensées étaient devenues de plus en plus indociles.
Meetic regorgeait de ces personnes désireuses de s’inventer gratuitement des doubles vies pour tromper la personne qu’ils prétendaient aimer. C’était dans l’air du temps de ne respecter que soi. Elle ne valait pas mieux qu’eux à laisser son ami entrer dans sa tête. Elle comprenait qu’il puisse être un peu amoureux d’elle depuis qu’il s’était séparé de sa femme, perdu dans son désœuvrement, par besoin d’être aimé, de plaire, de séduire, de caresser. Elle ne l’accablait pas, ne se voyant pas pour autant jouer les fossoyeuses de couple. En revanche, elle se montrait beaucoup moins indulgente à son propre égard. Ce trouble n’avait pas à exister. Plus elle se le disait, plus elle avait le sentiment qu’elle avait tout du dinosaure à souffrir autant de ses scrupules. Elle était ridicule à relever de ces êtres prêts à mourir pour défendre leur idéal.
Par pitié, que Pierre ne l’accule pas à lui parler de ça, ce refuge dans le silence était le garant de leur bonheur mutuel. Ne le voyait-il pas ? Elle qui disait tout le temps que leur amour était un conte de fées mais, pour le coup, elle n’avait pas envie de prendre des allures de Mélusine à queue de serpent. Très mauvais trip.
L’image qu’elle avait en elle était tellement plus douce. Il y a vingt ans de cela, elle était venue se poser le banc où s’était assis Pierre, intriguée. Charmeur, il l’avait apprivoisée. Il avait su caresser ses désirs comme il avait su déployer ses rêves et elle l’avait voulu soudain tout à elle. Ça avait été aussi simple que cela. Elle n’avait pas hésité à rogner ses ailes pour rester auprès de lui. Avec lui, elle n’avait plus l’impression de renier sa nature qui aspirait à des évasions dans de vastes ciels vides, planant au-dessus d’étendues de terres vierges, où elle avait pour compagnie le silence du vent pour la porter aux nues et la douce chaleur du soleil pour ressourcer son corps. Quand bien même la pluie lui aurait battu froid, ou que le gel l’aurait repliée sur elle-même, quelle que pût être l’humiliation, elle aspirerait encore et toujours à cette liberté sauvage. Cela faisait partie d’elle.
Tandis qu’elle s’éloignait dans le couloir, elle poursuivit le chemin que son esprit infidèle lui dessinait. Elle se dirigeait en somnambule vers l’homme qu’elle venait rejoindre dans son bureau sanctuaire, cet homme qui certainement à cette heure, tout comme elle, les mains posées sur le clavier, devait pianoter les mêmes petits cliquetis saccadés face à son ordinateur, tout aussi débordé de travail. Il était déjà presque là à ses côtés, dans le reflet de l’écran. Elle devinait l’effleurement délicat de ses doigts venant glisser sur sa bouche. Elle avait envie qu’il la touche. C’était cela sa lourde vérité, elle était tentée de s’évader.
Mais ce n’était pas raisonnable du tout. Elle se ressaisit donc, respira un bon coup et enfin plongea corps et âme dans le travail laissé en suspens.
Toutefois, elle ne pouvait s’empêcher d’être triste de voir que Pierre devenait petit à petit, bien malgré lui, l’entrave à ses rêves mal apprivoisés. Cette envie d’ « aventure » ne serait certainement qu’un désir passager. Bien sûr. Au fil du temps, il allait finir par devenir aussi évanescent qu’un nuage éthéré qui s’effilocherait de lui-même dans l’azur jusqu’à sa complète dissolution. À moins que Pierre ne fût justement sa solution, son très précieux garde-fou, car il était de fait qu’elle l’aimait. Mais malgré cet amour établi, un autre fait venait cyniquement contredire sa réflexion : il lui arrivait désormais de penser aussi à un autre homme. Face à cette vérité brutale, Estelle s’effondra.
Le concept même était impossible. Elle s’était toujours crue capable d’aimer toute sa vie la même personne, absolue, infaillible. De tempérament passionné, elle estimait, malgré tous les divorces et séparations de ses proches venues attester du contraire, que son idéalisme la préserverait elle de tels parcours. Elle y croyait fermement. Elle avait admiré ses modèles et pensait en être la digne héritière car il s’agissait là d’un rêve que l’on porte en soi et que l’on accomplit avec foi, mais peut-être bien qu’au fond elle n’était pas à la hauteur de cette perfection.
Restait-elle légitime si elle se laissait envahir une fois, une seule fois, par ce vertige passager, ce doute tabou qu’elle ne pourrait peut-être pas y arriver, malgré toute la puissance de sa volonté et de son amour ? Ce « peut-être » terrible la dévorait. Peut-on être assez solide pour réussir à fermer définitivement les yeux sur tous les autres possibles ? Peut-on réellement éprouver tout au long de sa vie, envers l’être que l’on a choisi, la même ferveur immaculée ? Peut-on respecter sans se détourner du vrai bonheur un tel engagement à perpétuité ?
Vu ainsi, son amour ne semblait plus que poudre aux yeux, il ne valait plus rien officiellement or Estelle ne pouvait offrir à celui qui vivait à ses côtés de bien plus précieux.
Ces derniers jours, acide ironie du sort, Pierre était venu lui parler de projets aussi adorables que lui, d’une douceur à son image. Estelle l’écoutait sans entrain, ingrate, malignement distraite par des superpositions cruelles dans lesquelles elle se projetait à la fois avec lui et avec son ami qui la désirait sans pouvoir parvenir à maitriser ce traitre parallèle, tremblant devant l’idée de devoir déterminer qui de l’un ou de l’autre aurait sa préférence s’il lui fallait par malheur choisir là, maintenant, instamment. Elle sentait que le goût de l’interdit et l’appel du plaisir dévoraient dangereusement son jugement qui aurait voulu qu’elle ne brisât pas ce qu’elle avait construit avec conviction au cours de tant d’années.
Ses rêves s’ébréchaient sur l’aveu d’un autre qu’elle avait poliment repoussé quelques semaines avant. Il lui était devenu difficile depuis d’opposer une quelconque force de raison à ses fantasmes d’escapades. C’était salissant. Pire, elle avait l’impression que, lentement, elle devenait inapte à son propre monde, qu’elle redevenait en un mot « sauvage ».
Elle n’avait peut-être pas sa place effectivement dans une société qui se repaissait à classer sa population par sondages, par conformités, coupées et redécoupées en tranches ou rangées dans des petites cases étriquées, une société qui ne supporterait jamais les nuances, à moins de se repaitre dans l’égocentrisme narcissique, le mensonge, la trahison, dans un monde où l’amour était une viande consommable. Mal bouffe, mal baise, cette réalité-là l’écœurait.
À des années lumières de là, dans son monde à elle, ce midi-là, Pierre lui avait proposé, impulsif, de ce trait de caractère qui le rendait irrésistible, de partir un week end à l’étranger, incessamment sous peu. Il lui avait montré sur son téléphone un hôtel magnifique situé dans une ville de lumière, une ville qui exaltait les passions, nichée au cœur de la Toscane, une ville faite pour s’aimer. Elle n’avait pu que se laisser séduire par Florence. Elle avait toujours rêvé d’y aller. Elle lui avait dit oui bien sûr, elle avait dit oui comme elle l’avait dit autrefois à leur mariage. Il avait réservé en suivant et elle avait senti aussitôt son cœur se serrer douloureusement devant cette demande officielle. Elle s’était effondrée de tristesse, si mal dans cette acceptation lézardée de tentations illicites.
Face à son écran, elle voulait se concentrer, prendre du recul, elle essayait mais elle restait inerte, envahie,ou plutôt avilie de ne plus savoir aimer avec dignité l’homme qu’elle avait épousé.
Sans respecter de trêve, celui à qui elle n’aurait pas dû penser vint immédiatement la visiter, persécution sado-masochiste à laquelle elle n’arrivait pas à se soustraire. Méprisant son statut de femme mariée, la vision ne demanda pas son autorisation, elle la traversa brutalement en écrasant tout sur son passage. Matée, Estelle y songea alors…
Et il lui prit l’envie tout à fait inique d’appeler ce rival. L’impulsion transperça ses chairs. Estelle n’allait quand même pas le faire, ç’aurait été un plaisir pervers. Pour aller où comme ça ? Pure folie. Elle avait déjà une vie, elle n’allait pas la bazarder mais, en se le disant, elle se sentit faiblir, elle en frémit, effrayée de se voir ainsi dominée par les fantasmes. Il ne fallait pas qu’elle appelle son ami, sa place était avec Pierre, son amour solide, son repère. Elle ne se pardonnerait pas si elle lui faisait du mal, Pierre était ce qu’elle avait de plus cher dans cette vie. Elle était sûre qu’elle ne s’était pas trompée il y avait vingt ans ; elle l’aimait depuis le premier jour, elle l’aimait toujours, elle continuerait ainsi toute sa vie. Voilà ce qu’elle ferait.
Alors pourquoi se retrouvait-elle traversée de désirs impérieux pour un autre, réel hélas, qui avait la mauvaise fortune d’être libre et beau, et de lui avoir faire comprendre qu’il avait envie d’elle ? Présenté comme ça, elle n’allait pas s’en sortir ! La question n’était pas de savoir si son ami était séduisant mais de savoir comment elle avait pu laisser ce trouble s’emparer d’elle sans rien contrôler ? Ce virus intrus gangrénait petit à petit jusqu’à la moindre de ses envies, il menaçait celle qu’elle pensait être jusqu’ici.
Dépassée, elle ne voyait pas comment agir au mieux. Confier sa situation à ses amis lui paraissait une épreuve vaine. Il n’y avait qu’elle qui pouvait savoir quels choix faire. C’était pourquoi elle ne suivrait que son instinct et, en l’occurrence, elle jugea qu’envoyer un mail constituerait peut-être un pis-aller pour éviter que ça ne tourne à l’obsession. D’ailleurs ils s’étaient revus plusieurs fois depuis le jour où elle avait compris son attirance ; elle n’avait pas voulu l’accabler en le rejetant comme un pestiféré. Peut-être avait-il perçu sa gêne, et quand bien même, c’était logique. Il ne s’était rien passé. Elle avait déjà sa vie.
Mais toute une vie… toute une vie… Comment fait-on ? Comment ne pas avoir la tête qui tourne en prenant conscience que sa vie entière est désormais enfermée dans l’étau d’une case ? Les autres attendent le faux pas, la preuve qu’un amour absolu n’existe que dans les romans, prêts à l’accueillir dans leur cercle.
Inhibée d’autre part par la pensée tout aussi vertigineuse des fantasmes inassouvis de son ami, il lui fallut un temps fou avant de proposer pour de bon ce rendez-vous au cours duquel elle ne savait plus en fin de compte si elle voulait tester sa propre résistance ou bien pouvoir affirmer la distance.
Elle décida que se confronter à son ami lui permettrait de savoir où elle en était. Ce n’est qu’au moment où elle eut d’un clic lancé sa bouteille à la mer qu’elle prit conscience, stupide, qu’elle s’enfonçait. Évidemment. Trop tard.
Les minutes vides passèrent, interminables, avant qu’il ne donne enfin suite à sa question. À la fois excitée et apaisée de recevoir le message tant attendu, Estelle ouvrit le mail avec la peur au ventre car elle vit que dans ce lien informatique l’interdit était en train de prendre chair. Elle ne contrôlait plus rien !
Ç’eût été avec plaisir mais, désolé, le 20 je m’envole pour Venise,
ville aux promesses délicieuses que je compte explorer…
Il partait en Italie, insolente coïncidence, pour une idylle pleine de légèreté qu’il laissait deviner en jouant avec la syntaxe. Abasourdie tout d’abord, Estelle se mit ensuite à sourire. Son ami lui faisait la confidence de sa félicité retrouvée alors elle choisit de prendre la nouvelle comme elle lui venait. La vie ne venait-elle pas de lui apporter son aide charitable ? Elle avait espéré ce signe tangible qui la ramènerait vers le sol dur, si bien que le bonheur amoureux de cet homme était un plaisir à lire. Il l’éloignait d’elle sans qu’elle n’ait à faire souffrir personne. Il la libérait. Et puis, voyons, son ami avait tous les droits, tout particulièrement celui d’aimer, comme elle, c’était dans l’ordre des choses. C’était une très bonne nouvelle! Maintenant son esprit tourmenté pouvait lui aussi reprendre ses droits.
Elle referma son ordinateur. Elle n’avait plus ni l’énergie de travailler en ce week-end ni encore moins l’envie. Il lui sembla revenir doucement d’une longue torpeur tandis qu’elle se réappropriait ses pensées et son corps.
Se dirigeant vers le salon, elle traversa d’une avancée petite et dérisoire, un peu fébrile, le couloir qui n’en finissait plus. Au bout se tenait Pierre, assuré, il la regardait venir à lui, il la regardait avec tant de douceur que son visage revêtait la grâce de la bonté qu’il portait à son égard. Pierre était beau. Cette pensée avait quelque chose d’incongru au bout de plus de vingt ans de vie commune où elle s’était diluée dans la banalité de ce qui est acquis au quotidien. Pierre n’était pas que beau, il était séduisant, si désirable.
Quand elle s’accrocha dans son regard généreux, Estelle eut l’espace d’une seconde le pressentiment que Pierre avait attendu sa venue mais il ne pouvait pas savoir, n’est-ce pas, ce qu’elle venait de vivre à l’instant. Il lui ouvrit ses bras comme s’il avait également deviné son envie de venir s’y lover et ce geste venu répondre à son envie suscita en Estelle une vague d’amour irrépressible. Elle rayonnait quand il la tenait ainsi contre lui. Pierre avait ce pouvoir merveilleux depuis leur rencontre.
Plongée dans le plaisir doux de ses baisers, elle redécouvrit avec étonnement les sensations de ce jour où elle s’était blottie tout près de son cœur, cette fois précise où il l’avait voulue à lui pour la vie et qu’elle lui avait dit oui. Elle s’abandonnait en silence à ses pleurs intérieurs, non pas de dépit pour un amant imaginaire qui n’aura jamais été plus qu’une improbable pensée libertine, mais de ce bonheur qui irradie de la tête aux pieds et qui tient de la révélation. Les larmes s’échappèrent tandis qu’elle lui disait :
— Mon amour…
Pierre était son évidence. Pierre était son exclusive providence. Il lui serait insupportable de le perdre alors qu’elle se sentait joyeuse de voir s’éloigner définitivement cet autre qui lui envahissait l’esprit il y avait encore peu. Au fond, elle se dit qu’il ne pouvait en être qu’ainsi mais elle n’eut pas le temps de s’attarder sur ce point car les baisers langoureux de son homme l’enivrèrent sans attendre. Quand elle se sentit plaquée contre le mur, elle vint enrouler ses jambes sur ses reins pour l’inviter à aller beaucoup plus loin.
Aérienne, elle sentit son corps tanguer dans l’étreinte de sa fougue, aussi le laissa-t-elle la conduire sur les canaux célestes d’une cité lacustre qui n’appartenait qu’à eux, la plus douce qu’il fût donnée d’imaginer en cet instant d’éternité et elle s’évada pleinement avec lui tandis que ses mains viriles la tenaient pour l’emmener au-delà des nues.
La liberté se trouvait là, quelque part dans cette immensité, car, dans son amour pour Estelle, Pierre était devenu le prolongement de ses ailes.
Très jolie balade dans les états d’âme d’une femme tiraillée entre des désirs fantasmés et son amour pour son compagnon. Ecriture d’une douceur aérienne. Mais que se serait-il passé si son ami n’avait pas prévu d’aller en Italie en agréable compagnie ?
Euh… Joker!
Eh Patrick, ça me fait immensément plaisir que tu sois venu me lire! Coïncidence, à la même heure, je lisais ton recueil Le bruit de fond de l’univers, après avoir dû en interrompre la lecture pendant presqu’un mois. J’aime ce genre de jolies surprises de la vie.
Et comme les bonnes nouvelles vont de paire, je viens d’apprendre que si mes nouvelles “Eden” et “Changement d’itinéraire” n’ont hélas pas été retenues en finale, ma nouvelle intitulée “Le gendre” est finaliste sur Short édition pour le prix Hiver 2018.
Tout cela me rebooste pour me pousser à ne pas lâcher l’écriture, une tentation qui me taraude bien souvent, faute d’avoir assez de temps pour assouvir cette passion pleinement…
NDA : L’auteure tient à préciser que son mari sait pour Philippe Torreton… (Cessez de glousser, c’est du sérieux, là. On parle de Philippe Torreton. ) D’ailleurs quand Philippe est venu s’assoir juste en face d’elle, si près que c’en était gênant, le mari en question lui a glissé à l’oreille, déjà résigné :
« C’est bon, en cet instant, je sais que je n’existe plus. »
Et Philippe d’enchainer, les yeux dans les yeux, avec passion et recueillement, ces quelques mots qu’elle n’oubliera jamais, jamais :
« Être ou ne pas être, telle est la question. »
Depuis, elle médite sur ce message troublant qui faisait écho aux paroles de son mari…