Solène arriva au bon moment à la pizzeria, pile poil pour commander un apéritif, celui qui fait oublier qu’on avait répondu machinalement qu’on allait bien en guise d’entrée en matière, ce qui n’est pas forcément une réponse des plus sincères mais au moins elle se conforme à l’esprit de politesse attendu. Quelle importance ? Son amie Flore savait très bien ce qu’il en était des états d’âmes de Solène rien qu’à entendre le son de sa voix, à observer son regard ou la manière même dont elle prenait soin d’ôter son manteau et de le poser sur sa chaise comme on se déleste d’un fardeau. Le ton de la réponse ne venait que confirmer ce qu’elle captait chez son amie de toujours.
À priori, ce n’était pas une journée enthousiasmante pour Solène mais Flore sentait justement que cette petite bouffe entre copines tombait à pic pour leur changer les idées, parler des hommes, encore et toujours, avec respect au départ, plus ou moins, pour amorcer l’inéluctable procès de la gente masculine qui s’en suivrait et beaucoup moins de respect ensuite, lorsque quelque expression plus ou moins réussie leur permettrait de déraper dans un rire exutoire. Ces éclats de rire étaient une promesse tacite entre elles. Nulles retrouvailles entre filles ne pouvaient s’affranchir de ces moments de lâcher prise peu convenables qui leur faisaient dire chaque fois : « Il faut qu’on se refasse une sortie entre filles sans attendre trop longtemps » et évoquer alors moult projets qu’elles savaient bien relever de ces vœux pieux qui vous guident dans la nuit, tel un phare, vers des jours plus riants mais ne seront pas forcément suivis des actes. La plupart du temps, elles faisaient en sorte de tenir leurs engagements mais il restait encore bien des rêves qui n’avaient jamais été réalisés et qu’elles aimaient à se rappeler chaque fois telle une sorte de quête du Graal qui les liait à jamais car Flore avait évidemment ce même besoin viscéral de se ménager des petits moments de douceur exclusifs.
— Comment vont Louane et Baptiste ? demanda Solène sincèrement inquiète de savoir si l’entrevue, toujours délicate avec leur père, s’était bien passée ou non.
Dans un soupir blasé, Flore lui répondit la rengaine habituelle :
— Pas terrible… Il devait les prendre jeudi soir après la fête d’anniversaire de Louane et il a reporté encore une fois. Ils en avaient les larmes aux yeux. Il est venu les chercher ce matin. C’est nul. Il sait qu’ils sont en vacances, qu’ils l’attendent jeudi, il habite à 20 kilomètres et il vient seulement samedi pour ne pas déroger à ses petites habitudes. Ça a le don de m’énerver…
Le silence de Solène laissa le choix à son amie de vider son sac ou bien de changer de sujet sur le champ.
— Je continuerai à tout faire pour qu’ils puissent le voir, c’est important, mais c’est vraiment un sale mec. Bon, et toi, ton cher et tendre, comment va-t-il ?
— Il est très fatigué en ce moment et monsieur est très content figure-toi de se retrouver au calme pour regarder son match de tennis sur le canapé.
En son for intérieur, Flore décrypta les non-dits : Solène était déçue de ne pas avoir su amener son mari au restaurant. Il était devenu casanier au fil des années, mou, tellement plus vieux dans sa tête que son âge réel, et Solène sortait quasiment toujours sans lui, faute de réussir à le faire bouger tandis qu’il se laissait aller à ne rien faire, frustrant sa femme une fois encore de son désir d’échange, de partage et de curiosité complice, trait de caractère qui l’avait fait tomber folle amoureuse de lui dix-huit ans auparavant, quand il avait l’éclat de son humour truculent et dégageait une énergie puissante dont elle était fière. À cette époque-là, il incarnait la force à ses yeux et c’est cet aspect-là de sa personnalité qui l’avait d’abord séduite. Il était sportif aussi et elle aimait bien jouer au tennis avec lui avant. Regarder les matchs à la télévision leur paraissait à l’époque être un truc de fainéants. C’était déjà loin. La routine lentement mais sûrement avait grippé cet élan puis avait gangréné leur amour si bien que désormais ils vivaient à côté l’un de l’autre, toujours amoureux, mais désormais sagement, pas comme avant. Le petit grain de folie qui illumine le regard, qui titille la libido et qui vous insuffle une audace qui vous surprend vous-même, tout cela était retombé et s’était malignement enfoui au fin fond des souvenirs depuis des années, soigneusement rangé dans un placard, au milieu des billes de naphtaline. Solène avait parfois envie de mises à sac, d’étreintes brusques, de regards embrasés, de gestes surprenants, déroutants, mais elle n’y croyait plus et se contentait d’en rêver. Inutile de se faire du mal pour rien.
Flore sentit cette résignation inavouable et, égoïstement, elle se mit à penser que c’était peut-être pour cette raison qu’elles étaient si bien ensemble mais elle chassa bien vite l’image infâmante : une amie heureuse lui ferait beaucoup de bien aussi… Mais quelle idée affreuse que d’enfermer sa meilleure amie dans cette vision sinistre ! Si Solène avait eu son mot à dire, elle aurait certainement pu lui opposer qu’elle n’était pas malheureuse, qu’elle passait de bons moments avec son mari, qu’ils partaient régulièrement en vacances au soleil, que Flore noircissait le portrait, qu’elle était plutôt une femme riante au quotidien, un peu plus songeuse quand elles se retrouvaient et se confiaient l’une à l’autre c’est vrai, mais certainement pas malheureuse. Flore qui avait tendance à se laisser happer par des pensées sombres parfois, se reprit brusquement et, pour s’en détacher totalement, elle enchaîna :
— J’aime bien venir ici, je connaissais le patron précédent et, tu sais, j’ai ma table d’habituée.
— Ah ? Laquelle ? demanda Solène intriguée.
— Celle-ci justement ! dit-elle en désignant leur table.
— Chauffée par le soleil, avec vue sur la place pavée, son marché aux fleurs et ses petits commerces pittoresques ? Bon choix, Flore. Parfait !
Puis Solène ajouta d’un ton affecté en jouant les dames de la haute :
— Je suis honorée de pouvoir prendre séant en ces lieux en votre compagnie madame.
Elle avait pris soin d’écraser le deuxième « a » de madame pour signifier son supposé degré d’aristocratie, ce qui les fit éclater de rire et leur attira les regards surpris des autres convives un peu indisposés par la brusquerie du volume sonore. Elles enchaînèrent vite sur les nouvelles de leurs copines communes puis sur les hommes en général, retrouvant là leur sujet de prédilection, bref, parlant d’elles-mêmes à travers ces propos orientés en fonction de ce qu’elles vivaient. Puis, au fur et à mesure du repas, la conversation se délia vers des sujets plus légers, le rosé aidant beaucoup à l’affaire, jusqu’à ce que, soudain, Solène ne puisse contourner plus longtemps ce qui la minait :
— Tu sais pour Pauline ?
Le silence retomba en une chape de plomb. Flore savait trop bien de quoi il retournait. Comme son amie, elle avait appris l’horrible nouvelle trois jours avant par un mail collectif envoyé par la secrétaire : leur collègue s’était suicidée la veille. Elle s’était pendue chez elle. Ses trois enfants l’avaient vue dans cet état. Le reste se passait de mots.
— Ça m’a laminée quand j’ai appris ça.
Flore n’osa pas répondre. Que dire ?
Franchement, personne n’aimait Pauline au bureau, tous ceux qui la connaissaient s’en donnaient à cœur joie sur son physique d’armoire à glace, ou sa trogne renfrognée et par-dessus tout dénonçaient cette incompétence notoire qui l’avait fait entrer dans la légende des collègues à éviter comme la peste. Les blagues sur Pauline fusaient chaque jour, à la cantine surtout où chacun osait se lâcher sans la moindre retenue. Chacun s’entendait à considérer qu’elle était un repoussoir des pieds à la tête. On l’avait surnommée « Deux de tension », ce qui était perçu un surnom plutôt gentil en ce sens qu’il lui épargnait de lui renvoyer sa laideur à la face. Elle était mariée pourtant mais on se demandait avec perplexité à quoi pouvait ressembler sa moitié. Certains avaient émis des suppositions, assez osées, qu’on avait préféré oublier. Certes on avait ri mais on en avait eu honte après.
On était beaucoup plus enclin en revanche à critiquer son absence de travail et on avait naturellement pris l’habitude de se moquer de l’inertie de Pauline qui, jour après jour se renouvelait dans l’art de se montrer d’une nullité affligeante avec une constance irréprochable, elle, si bien qu’on lui fichait une paix royale vu qu’on ne lui demandait plus rien ou, si on avait hélas à le faire, on tendait le dos car on savait qu’on ne risquait pas de voir aboutir la demande avant des mois, au meilleur des cas. Les patrons l’avaient convoquée le mois précédent pour lui assigner d’arrêter de passer son temps à faire des enchères sur Ebay et de cesser séance tenante de jouer au poker en ligne.
Une fois, Flore s’était permise de lui piquer une feuille sur son bureau, la tentation avait été trop grande. Il suffisait d’un regard furtif pour comprendre aussitôt de quoi il retournait : il s’agissait de consignes de régime, une fiche personnalisée en ligne par l’incontournable Dr Cohen. Le pachyderme entamait une tentative désespérée alors que, même fine, personne ne se retournerait jamais sur elle. Pas de seins, des épaules de nageuse est-allemande, une tête carrée, des cheveux filasses et gras, un teint adipeux et des mollets qui avaient fait frémir de dégout toutes les collègues la fois où elle avait tenté de mettre ce qui était censé être une jupe en vichy et non pas un grand torchon à jambon. On l’aurait presque plainte si elle n’avait pas eu en plus un caractère d’ours mal léché. Inconsciemment, on ne lui pardonnait pas d’être aussi renfrognée que laide. Des grosses, des moches, des stupides, on en connaissait plein qui savaient le faire oublier derrière un cœur en or alors, franchement, elle aurait pu faire un minimum d’efforts mais au lieu de ça, Pauline cumulait toutes les tares. À croire qu’elle le faisait exprès histoire pour qu’on jette tout à la poubelle sans regret.
Sauf qu’après l’annonce de son suicide, il devenait indispensable que ce genre de pensées fussent enfouies au plus profond des chambres fortes de la mémoire car on préférait tout à coup ne pas se souvenir de tout le mal qu’on avait pu dire de la disparue. Le temps d’un flash, Flore revit, sans pouvoir dompter ce souvenir dérangeant, ce qu’elle avait fait l’année précédente. Sa gorge se noua. Elle regrettait. Trop tard, c’était bien elle qui un matin avait profité d’une des innombrables pause-café de Pauline pour aller, ni vu ni connue, s’emparer de la feuille précitée et la punaiser au tableau d’affichage en liège devant lequel tout le monde passait en se rendant au réfectoire. C’était bien elle aussi qui avait aussitôt mis quatre ou cinq collègues dans la confidence par mail pour que, chacun d’eux assurant le relais, puisse observer depuis tous les recoins de l’open space et pouvoir alors jouir du spectacle au moment crucial où Deux de tension allait découvrir l’affiche placardée au tableau.
L’autre ne s’aperçut pas tout de suite du larcin mais sa réaction ne se fit pas longtemps attendre car il fut bientôt l’heure de manger et elle avait pris l’habitude d’entamer largement les horaires officiels. Ainsi, première à se lever pour aller manger, Pauline s’arrêta net devant l’affiche qui portait son nom, se figea quelques secondes, passa par toutes les couleurs avant de tendre la main pour arracher avec rage le papier de la honte et le plier afin de le faire disparaître dans sa poche. On en avait bien rit à la cantine. Elle était trop moche et trop conne pour qu’on consacre une seconde à se soucier des séquelles de cette humiliation en place publique.
Solène n’était pas en reste. Comme beaucoup d’autres collègues d’ailleurs, elle se demandait quasiment tous les jours comment Deux de tension pouvait encore être dans la boîte, en période de crise où les patrons licenciaient à tout va, payée à ne rien faire. C’était un mystère. Impossible qu’elle ait couché, il y a des limites aux comportements déviants, même chez les patrons. Les mails de Solène ne manquaient pas d’imagination pour répondre à la question, savamment renouvelés et même accompagnés de temps à autres d’illustrations qu’elle prenait soin de ne pas lui envoyer tout de même lorsqu’elle procédait à l’envoi à tous les collègues du service, non par lâcheté -il fallait bien que Deux de tension voie un jour la vérité en face puisqu’elle ne faisait rien pour s’arranger- mais par principe : on ne tire pas sur une ambulance.
Mais Pauline était morte. Elle s’était suicidée. Qu’en penser ? Flore et Solène ne l’avaient jamais aimée mais, sans trop maîtriser le pourquoi de la chose, Flore s’entendit répondre à son amie, emplie de gravité :
— Oui, c’est effrayant. Je pense à ses enfants. Quelle horreur ! Tu te rends compte ?
— Ça m’a cueillie. Flore, tu sais mieux que moi que je ne l’ai jamais appréciée, elle était spéciale faut dire, mais je ne sais pas pourquoi sa mort m’affecte particulièrement. Elle m’affecte profondément, je veux dire, plus que de raison, avoua Solène dont la voix s’était soudain chargée d’émotion avant de s’effondrer dans un silence de deuil.
— Jamais je ne me serais attendue à ça, confia Flore à son tour.
— Tu sais pourquoi elle a fait ça ? T’étais au courant de quelque chose, toi ?
— Non, je ne vois pas… Peut-être que ça n’allait pas avec son mari ?
— C’est glaçant, se contenta de dire Solène les larmes aux yeux.
— Oh oui, c’est horrible… horrible ! renchérit Flore qui ne trouvait plus les mots devant le malaise inconsolable de son amie.
Malgré leur absence de sympathie à l’égard de la défunte Pauline, elles adoptèrent une mine de circonstance pour répondre au tragique de la situation et elles gardèrent le silence, méditant chacune sur Deux de tension, le tromblon, la grosse mal-embouchée, le repoussoir aux mollets monstrueux, la calamité légendaire… Elles ne parvinrent pas à écarter l’image saisissante qui s’imposa dans leur conscience, celle d’une morte, pendue chez elle, entourée de ses trois enfants en état de choc. Mais elles ne l’avaient jamais eu en haute estime non plus et n’allaient pas jouer les hypocrites…
— Inutile de se faire du mal pour rien, pensa Solène.
Immédiatement, elle se trouva méprisable d’avoir eu une telle pensée et fut heureuse de n’avoir rien prononcé devant Flore.
Elles réglèrent vite la note pour sortir se changer les idées et allèrent ensemble, comme prévu, visiter la maison d’un écrivain du XIXe siècle, à l’écart de la ville. En poussant les grilles du jardin foisonnant qui les accueillit, elles oublièrent leur souffre-douleur, cette femme pour qui elles n’avaient jamais eu la moindre affinité.
Sur le chemin du retour, une fois seule au volant de sa voiture, Solène repensa à la phrase méprisable qu’elle avait eue au sortir du restaurant. Cette dernière lui revint en tête comme un boomerang.
— Inutile de se faire du mal pour rien.
Une impression informe, insaisissable, se répandit alors lentement en elle, envahissant l’air de l’habitacle jusqu’à rouler dans son esprit qui se sentit torturé par quelque chose d’indéfinissable. Elle n’avait jamais apprécié Pauline et n’allait pas se mettre à la pleurer avec hypocrisie. Ce n’était pas ça. Quelque chose de plus insidieux l’empêchait de respirer.
Était-ce de la mauvaise conscience malgré tout ? Elle ne connaissait pas les motifs qui avaient amené Pauline à se suicider et elle savait qu’elle avait dit beaucoup de mal d’elle au bureau mais pas plus qu’une autre et jamais devant elle. Aurait-elle lu tous les mails perfides qu’elle avait écrits. Non, personne n’aurait eu cette cruauté. Si Pauline s’était suicidée, c’était forcément pour une autre raison, une raison dont elle n’aurait jamais connaissance désormais vu qu’elle n’avait pas l’intention d’enquêter sur sa vie pour découvrir qui elle était en privée. D’ailleurs personne n’avait proposé de quête pour son enterrement. Personne ne la regrettait vraiment. Alors pourquoi se sentait-elle soudain si mal ? Il y avait quelque chose d’autre.
Elle avait participé au mal être de Pauline, années après années, en déversant sur elle toute ses critiques, en estimant qu’elle méritait cette persécution, qu’il était inutile de se remettre en cause devant l’évidence de sa nullité, en estimant que Pauline aurait pu réagir si elle avait eu tant soit peu d’amour propre, aurait dû réagir plutôt que de se laisser complètement aller. Elle se sentait bien sûr un peu merdeuse d’avoir dit tant de mal de sa collègue mais ce n’était pas le remords qui oppressait Solène, c’était autre chose de plus enfoui, de plus intime, quelque chose qui se frayait enfin un chemin en elle après tant d’années d’aveuglement.
Elle fut alors traversée par une révélation effroyable qui la rendit blême :
— Depuis toutes ces années, je n’ai pas fait mieux envers moi-même.
En elle-même, elle vit avec une netteté implacable ce qu’elle avait fait d’elle. Elle avait rejeté ses rêves en se persuadant qu’ils n’avaient pas leur place dans ce monde brutal, elle s’était résignée à souffrir en silence, elle avait cumulé les déceptions sans réagir, elle s’était laissée vivoter dans un état à peu près acceptable qui n’attirait pas trop l’attention, dans un mariage qui partait à vau-l’eau parce qu’elle avait laissé faire, elle s’était persuadée que tout allait bien ainsi, elle avait baissé les bras, elle s’était résignée à ne plus croire en elle, à accepter l’idée qu’elle n’en valait pas la peine.
Elle suffoqua en prenant conscience de ce qu’elle s’était infligée à elle-même et elle crut qu’elle allait en mourir de chagrin mais les larmes finirent par sortir et elles la délivrèrent de cette peur profonde. Tandis qu’elle pleurait toutes les larmes de son corps, elle regretta tout le mal qu’elle s’était fait à elle-même, un acharnement à la hauteur de la méchanceté qu’elle avait déversée sur Pauline. Elle contint tant bien que mal les spasmes des hauts le cœur qui lui donnaient envie de se vomir elle-même.
Sa vie ne pouvait pas se résumer à ce constat lamentable. Ça ne pouvait pas s’arrêter là. C’était absurde. On ne vit pas pour finir sur une telle conclusion. C’est impossible. Hébétée, Solène resta figée dans cet état de torpeur un bon moment puis elle comprit qu’elle n’avait pas été traversée d’une telle révélation pour n’en rien faire ; elle devait terrasser le monstre qui la persécutait depuis des années. Elle devait s’affronter elle-même. Elle, elle n’allait pas mourir. Elle était bien vivante, elle était là et elle pouvait agir, réagir, il n’était pas trop tard, alors elle allait tout reprendre en main, sa vie, son homme, son amour, ses rêves, tout ce qui était lié à son bonheur. Il n’était trop tard. Si elle était vivante, c’est qu’il n’était pas trop tard.
Elle avait de grandes choses à accomplir. Quel que soit le chemin, quels que soient les efforts, elle s’y emploierait. Avec un petit sourire malicieux, elle se dit qu’elle allait d’abord commencer par s’occuper de réhabiliter certains de ses rêves, ceux qui ne manqueraient pas de plaire tout particulièrement à son mari. Il fallait bien commencer quelque part, non ?
Naphtaline et deuxième chance…CQFD
Bien dit !